Showing Up (2022) de Kelly Reichardt

Pour être honnête, je ne suis pas du tout rentrée dans le film. Je n'avais vu ni bande-annonce, ni aucun résumé, et je me suis retrouvée, pour ainsi dire, déconcerté. Le film ne semble pas avoir de scénario à proprement parler. Il raconte la semaine d'une artiste (Lizzie) avant son exposition. C'est tout. Ah si, un jour son chat attrape un pigeon, qu'elle jette dehors et par un concours de circonstances elle se retrouve à le garder une journée, puis à s'y attacher (un peu). Le personnage principal, s'il n'est pas détestable, n'est pas aimable pour autant. Je n'ai pas du tout accroché à son caractère. En fait, aucun personnage n'est réellement aimable, à part quelques-uns très secondaires.

La photographie, pour autant, est très belle, et c'est principalement sur cet aspect que se tient le film. On a vraiment envie de vivre dans ces espaces, de travailler dans cette école d'art. Mais encore une fois, le manque de dynamisme dans le scénario fait défaut. Par ailleurs, si certains plans sur les œuvres de la protagoniste sont agréables à regarder (principalement ses croquis), je dois avouer que les plans sur elle qui fait de la poterie ont fini par me lasser (surtout que je n'apprécie pas énormément ses créations).

Soi-disant, "l'art naît du chaos" dans ce film, mais je n'ai vraiment pas su trouver la trace de chaos dans son quotidien. Elle manque d'eau chaude, s'occupe (un peu) d'un pigeon, a un frère assez fou, une mère pas aimable, un père qui se fait exploiter par des inconnus qui séjournent chez lui mais ça ne le dérange pas pour autant, une propriétaire/ collègue/ concurrente (Jo) qui a plus de succès qu’elle… Si l'art naît du chaos, je n’ai pas l'impression que cette semaine sorte vraiment de son quotidien.

La scène finale éventuellement pourrait relever du chaos : des enfants sans surveillance défont les bandages du pigeon qui avait l’aile cassée (quel comportement détestable mais passons, ce sont des enfants), il vole dans la galerie (j’étais crispé sur mon siège priant qu’il ne casse rien), le frère finit par le prendre (je pense d’ailleurs que tout le monde avait peur qu’il lui fasse du mal) et le libère. À la fin, Lizzie et Jo marchent à la recherche du pigeon dans le ciel. Le dernier plan d’ailleurs est de la perspective du pigeon.

Voilà. Je pense qu’à la fin de cette "journey", Lizzie apprend enfin à apprécier le "chaos" de son quotidien, les petits couacs qui sont désagréables mais finalement source d’art. Finalement, la sculpture la plus appréciée du public de sa collection est celle qui a brûlé à moitié, contre son gré.

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