Bones and All (2022) de Luca Guadagnino

Etonnamment, je trouve que le film n’était pas assez violent. Malgré les effrois de M. qui se recouvrait le visage pendant toute la séance par dégout de ce qui se passait à l’écran, je n’ai pas été convaincue. Bones and All montre un cannibalisme romantisé, où les deux personnages principaux (Maren & Lee) se retrouvent dans leur différence. Toutefois, la violence du cannibalisme est surtout représentée par du sang qui recouvre les personnages après avoir mangé leurs victimes. Mais j’ai trouvé que ce n’était pas assez.

Toutefois, les scènes de suspense sont particulièrement crispantes, mais assez peu nombreuses. Le climax est je dois l’avouer époustouflant, et ce dû au personnage de Sully. Complètement fou de Maren, pendant toute la scène, on ne sait pas ce qu’il va faire. Va-t-il la violer ? la manger ? la laisser s’en aller ? Finalement, Lee & Maren parviennent à le tuer, dans une scène que j’ai trouvé pour cette fois convaincante. L’agonie est lente, douloureuse, et montre réellement la violence et l’horreur du cannibalisme.

Le cannibalisme ce n’est pas que Timothée Chalamet, le torse nu recouvert de sang, c’est aussi livrer son corps à l’être aimé, s’offrir totalement à lui lors de la mort, pour assouvir ce désir charnel de manger de la chaine humaine. Chose que les spectateurs n’ont pas du remarquer.

Une homo-érotisation partielle surplombe quelques scènes. Notamment celle du début où on pense que Maren va embrasser cette jeune fille sous une table, quand finalement elle lui mange de doigt; ainsi que la scène autour du feu avec les deux personnages (l’un cannibale et l’autre non) dont tout le discours peut être interprété sous l’angle de l’homosexualité (dans mes souvenirs). Finalement, la marginalité des personnes cannibales peut vite être perçu comme celle des personnes homosexuelles (et LBGTQ+ en général). Le “gay-dare” laisse sa place au “cannibale-dare”.

NB : Je dois l’avouer, j’ai eu quelques petits rictus pendant la séance concernant la réalisation qui, par moments, me rappelait le court-métrage que j’avais réalisé en 3ème (2018), notamment des mouvements de caméra où celle-ci avance en accéléré vers le personnage dans une contre-plongée.

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